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LES DIFFÉRENTS CHAMPS DE PRATIQUE DE L’OSTÉOPATHIE

 

 

                                                           Chaque chose manifestée s’oriente sur l’intention qui l’a créé. 

                 Tous les fluides et tissus se réfèrent à leur ligne centrale comme axe organisateur de leur structure et de leur fonction.  

                                            Quand le clinicien écoute la biodynamique crânio-sacrée, viscérale et fasciale,

        il entre en relation directe avec le principe embryologique fondamental organisant la forme humaine dans son ultime santé. 

 

 

 

Structurel (musculo-squelettique)

           Chronologiquement, l’ostéopathie fut la première des méthodes de traitement par techniques vertébrales à avoir été élaborée.  On la doit aux réflexions d’un ancien médecin militaire, Andrew Taylor Still, qui s’était mis à douter dès 1864 de la médecine officielle, lorsqu’il perdit coup sur coup 3 de ses enfants au cours d’une épidémie de méningite cérébro-spinale.  Pour le fondateur de l’ostéopathie, A.T. Still, l’utilité des thérapeutiques manuelles résidait dans le fait qu’elle permettait à l’être humain de disposer en lui-même de toutes les ressources nécessaires pour triompher de la maladie, grâce à la remise en état préalable aussi bien du système ostéo-musculo-ligamentaire que du système circulatoire sanguin et lymphatique.

 

Le champ structurel ou musculo-squelettique a pour but de localiser la perturbation responsable ou ¨lésion ostéopathique¨, ainsi que sa véritable nature; soit ¨primaire¨, c’est-à-dire provenant de l’articulation concernée elle-même ou bien ¨secondaire¨, c’est-à-dire ayant une origine réflexe viscérale, thermique ou morale.  

 

La palpation est la seule méthode permettant de parvenir reconnaître une perturbation en notant non seulement les modifications péri-articulaires locales; léger degré de fixation, contracture musculaire ou bande de peau douloureuse, mais aussi les interférences nerveuses et vasculaires existantes.  Le champs structurel de l’ostéopathie consiste principalement en manœuvres sur les tissus mous (cutanés ou musculaires), en mobilisations et en manipulations vertébrales.

 

Techniques s’intéressant aux parties molles

Leur but est de faire disparaître les signes de souffrance cutanée ou musculaire détectés au niveau du dos ou du cou, voire à distance dans les dermatomes ou myotomes correspondant à l’étage où siège le dysfonctionnement vertébral responsable.  La présence de ces signes est en effet une source fréquente de désagréments qui vient se surajouter, parasiter en quelque sorte l’inconfort propre de la colonne vertébrale.  L’ostéopathe utilise;

  • des manœuvres cutanées,

  • des manœuvres musculaires,

  • des manœuvres myotensives contre résistance,

  • levées de tension

  • strain-conter-strain

  • trigger points.

 

Les possibilités thérapeutiques offertes par l’emploi de diverses manoeuvres sont nombreuses et variées.  Elles sont, en effet, susceptibles de rendre service dans les syndromes douloureux consécutifs à une dysfonction segmentaire vertébrale bénigne, ainsi que dans les perturbations de la mobilité vertébrale existantes, bien souvent d’ailleurs, liées à l’existence d’une douleur déclenchée lors du mouvement.

 

Elles sont également capables de soulager un grand nombre de syndromes douloureux apparemment isolés, et à première vue n’ayant rien de commun avec la colonne vertébrale (douleurs pseudo-viscérales ou articulaires périphériques), voire même parfois d’influencer des symptômes consécutifs à une atteinte du système neurovégétatif.

 

 

                                            Le travail de l’ostéopathe est de rétablir une situation normale dans l’organisme 

                                                              à partir d’une situation anormale: il en résultera la santé.  

                                                                       Osteopathy Research and Practice, 1910.

Viscéral

           Le mot viscère fait référence aux organes internes du corps, comme le foie, les reins et les intestins.  L'ostéopathie viscérale aide l'habileté du corps de relâcher les restrictions et les compensations qui ne sont pas saines et qui causent douleur et dysfonction.  Le travail viscéral ne porte pas seulement son attention sur le site de douleur et dysfonction, mais évalue le corps complet pour trouver la source du problème.       

L’approche viscérale s’applique au mouvement des tissus conjonctifs formant et enveloppant chaque organe systémique.  Chaque organe a été étudié en déterminant ses mouvements de mobilité et de motilité.  Tous ces mouvements se sont vu attribuer des axes précis.  Son mouvement et son rythme sont une mémoire de la direction prise par l’organe lors de son positionnement dans le thorax ou l’abdomen.  Ces directions reproduisent ceux du développement embryonnaire; combiné à un mouvement de va-et-vient rythmique en s’enroulant sur lui-même, utilisant comme points pivots ses moyens de sustentation, créant ainsi un ou plusieurs axes de rotation pour l’organe.  Le rythme viscéral est de l’ordre de 7 à 8 mouvements par minute, ce qui lui confère bien son caractère propre.

 

Toute atteinte pathologique entraîne ce que nous appellerons une fixation viscérale: le viscère cesse d’être libre dans la cavité à laquelle il appartient et se trouve solidarisé à une autre structure. Si le corps n’arrive pas à s’adapter à cette situation il développera un trouble fonctionnel, qui à son tour, si l’adaptation est inadéquate, entraînera un trouble structurel.

 

Le rôle de l’ostéopathe consiste à mettre en évidence ces fixations viscérales, ces pertes de mobilité. Une fois celles-ci dépistées, le traitement visera à stimuler le viscère, à lui restituer sa mobilité primitive physiologique en travaillant son système de suspension.  Le système viscéral nécessite autant de doigté et de précision que la colonne vertébrale, les membres et le crâne. Tout peut être stimulé, sollicité, inhibé.

Fixations viscérales

La fixation viscérale est le fait pour un organe de perdre, en partie ou en totalité, la faculté de bouger.  La cause locale de la fixation pourra siéger au niveau des surfaces de glissement, de ses moyens d’union ou dans les parois de l’organe lui-même.  Nous retrouvons des fixations articulaires, des fixations ligamentaires et des fixations musculaires.

 

Les techniques viscérales vont agir:

  • sur la mobilité et la motilité,

  • sur la circulation des fluides,

  • sur les spasmes sphinctériens et musculaires,

  • sur les productions hormonales et chimiques,

  • sur l’immunité loco-générale,

  • sur le bien-être général.                                                              

 

Fascias

Définition du fascia:

 

           ¨Les fascias constituent une suite tissulaire ininterrompue allant de la tête aux pieds, mais aussi de l’extérieur à l’intérieur.  À aucun moment il n’y a interruption au niveau du fascia; il prend seulement des relais sur les structures osseuses pour pouvoir parfaitement remplir son rôle.  Présent à tous les niveaux du corps, non seulement il enveloppe chaque structure, muscle, organe, nerf, vaisseau, etc., mais il s’insinue à l’intérieur de celle-ci pour former sa matrice et son soutien.  Il est donc l’enveloppe qui érige et modèle la forme anatomique, présent en tous lieux. Il ne s’interrompt qu’au niveau de la cellule qu’il baigne sans sa substance fondamentale.  On pourrait résumer le fascia à une enveloppe superficielle de tout le corps qui se divise de nombreuses fois, pour devenir de plus en plus profonde.  Pour augmenter son efficacité, il s’amarre aux structures osseuses, non pas par simple contiguïté, mais en s’interpénétrant avec les trabéculations osseuses par les fibres de Sharpey.¨

 

                                                                                                               PAOLETTI, Serge, Les fascias Rôle des tissus dans la mécanique humaine, France, Édition Sully, 2002, 303p.

 

 

Généralement, une lésion engendre plusieurs conséquences. Les fascias nous permettent d’écouter ce que le système a à dire et voir l’effet de cette lésion.  Les fascias présentent un lien fondamental avec la ligne centrale. Ce système offre non seulement la chance au thérapeute d’écouter son histoire, mais lui offre aussi de guider ses mains virtuoses par l’intermédiaire d’une connaissance supérieure à la sienne, connaissance intrinsèque au fascia.

 

Quand les différentes inerties lésionnelles fluidiques ou tissulaires sont résolues, elles se réorientent et s’alignent naturellement sur l’organisation fonctionnelle de la ligne centrale du corps.  Le système fascial est un pilier de l’homéostasie globale et assure l’organisation à partir de cette ligne centrale.

 

Les cicatrices, les adhérences et les fixations sont diverses atteintes du fascia.  Ces dysfonctions nous intéressent particulièrement, les ostéopathes, car nous les rencontrons très fréquemment.  De plus à long terme, cicatrices et adhérences vont créer des irritations, des fixations qui à leur tour vont perturber la mécanique articulaire ou viscérale.

 

Une cicatrice irritative va constituer un élément perturbateur pour le tissu conjonctif. Celui-ci, soumis aux tensions et au stress de ce point d’irritation, va modifier sa structure, sa plasticité et son élasticité et à plus ou moins long terme, nous aurons une perturbation de la mécanique fasciale qui va retentir sur l’état fonctionnel d’une région plus ou moins étendue.  Cette fixation va entraîner l’organe vers la dysfonction avec possibilité à long terme d’instaurer une véritable pathologie.  

 

Le but du traitement ostéopathique est donc d’interrompre ce cercle vicieux en corrigeant les spasmes, tensions, irritations tissulaires, ainsi que l’état de sympathicotonie, pour que les fascias retrouvent pleinement leur état fonctionnel.

 

Rôle des fascias:

  • soutien et support,

  • protection,

  • amortisseur,

  • hémodynamique,

  • défense,

  • communication et échanges.

 

Les fascias de tout le corps doivent être considérés lors d’un traumatisme important.  Le changement dans les tissus peut être immédiat ou intervenir dans la nuit ou les jours suivant l’accident.  Le traitement des traumas doit être entrepris le plus rapidement possible et débuter de préférence par un travail tissulaire.

 

Crânien

           L’approche crânienne parvenue à ce jour, nous vient de William Garner Sutherland 1873-1954.  C’est en voyant un crâne désarticulé qu’il remarque la forme des biseaux articulaires du temporal, ce qui lui rappelle les branchies du poisson.  S’intéressant au reste du crâne, il s’aperçoit que les biseaux favorisent le glissement et la malléabilité.  

 

Les indications thérapeutiques pour le traitement du crâne sont semblables à celles que l’on trouve dans les concepts de base de la pratique ostéopathique:  un mauvais alignement des structures, associé à une mobilité articulaire restreinte et à une tension des tissus ligamentaires, entravent la voie nutritionnelle du flux artériel responsable de l’irrigation.  

 

Nous mettons également l’accent sur la restriction des voies veineuses dans les régions vertébrales et dans le champ crânien.  Les lésions vertébrales se répercutent sur la région crânienne, et vice versa.  Ces deux zones peuvent être considérées comme étant liées et nous fournissent des indications sur le traitement à appliquer. 

 

Le traitement crânien est précieux pour restaurer l’échange rythmique et équilibré.  Ces tests et traitements sont indiqués dans le cas de désordres du système squelettique, des dysfonctions des sens spécialisés, des troubles respiratoires aigus et chroniques, des affections de l’œil, de l’oreille, du nez et de la gorge, des traumatismes, des lésions de naissance, etc. 

 

                                                                SUTHERLAND, W.G., Ostéopathie dans le champ crânien, Édition originale 1951, Édition Sully 2000 pour la traduction française, prologue.

 

 

                                                                       ¨Une connaissance limitée est dangereuse: 

                                              Immergez-vous profondément ou ne goûtez pas à la source du Savoir.¨

                                                                                         W.G. SUTHERLAND

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